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Une exécution budgétaire soutenue, mais déséquilibrée
À fin novembre, les recettes ordinaires brutes du Trésor ont atteint 366,1 milliards de dirhams, contre 316,2 milliards un an auparavant, soit une progression de 15,8 %. Cette dynamique reflète une amélioration globale de la mobilisation des ressources publiques, portée par l’ensemble des principales catégories de recettes, sans pour autant suffire à compenser la hausse des charges.
En parallèle, les dépenses émises au titre du budget général se sont élevées à 505,5 milliards de dirhams, en augmentation de 13,5 % par rapport à fin novembre 2024. La hausse est particulièrement marquée sur les dépenses de fonctionnement (+16,1 %) et sur les dépenses d’investissement (+19,4 %), traduisant l’effort de l’État pour soutenir l’action publique et les projets structurants. Les charges de la dette budgétisée ont, quant à elles, progressé plus modérément (+1,7 %).
Dans le détail, cette évolution de la dette masque des mouvements contrastés. Les intérêts de la dette ont augmenté de 11,6 %, atteignant 41,9 milliards de dirhams, tandis que les remboursements du principal ont reculé de 4,3 %, à 60 milliards de dirhams. Cette baisse s’explique par un repli des amortissements de la dette extérieure, compensé en partie par une hausse de ceux liés à la dette intérieure.
CST, SEGMA et dette : des équilibres fragiles
Les engagements de dépenses, y compris ceux non soumis au visa préalable, ont atteint 754,4 milliards de dirhams, représentant un taux global d’engagement de 77 %, en léger retrait par rapport à l’an dernier. En revanche, le taux d’émission sur engagements s’est amélioré, passant de 89 % à 91 %, signe d’une accélération de l’exécution effective des dépenses.
Du côté des comptes spéciaux du Trésor, les recettes ont totalisé 186,2 milliards de dirhams, pour des dépenses de 176,8 milliards. Le solde positif de l’ensemble des CST s’élève ainsi à 9,4 milliards de dirhams, intégrant notamment 6,5 milliards au titre des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Les SEGMA affichent également une évolution favorable, avec des recettes en hausse de 12,7 % à 2,823 milliards de dirhams et des dépenses limitées à 1,627 milliard.
À fin novembre 2025, les recettes ordinaires ont été réalisées à hauteur de 99,7 % des prévisions de la loi de finances. Les dépenses ordinaires ont été exécutées à 92,9 %, tandis que les dépenses d’investissement ont atteint un taux d’émission de 82 %.
Au-delà des chiffres, cette situation met en lumière un défi central pour les finances publiques marocaines : maintenir un effort d’investissement et de soutien économique tout en préservant les équilibres budgétaires. Le débat sur l’efficacité de la dépense publique et la soutenabilité du déficit reste plus que jamais ouvert, à l’heure où la rigueur financière devient un enjeu stratégique pour la stabilité économique du Royaume.
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